02/03/2025 ssofidelis.substack.com  5min #270402

 Gaza : Israël suspend l'entrée de l'aide humanitaire

La famine comme arme de guerre : Israël bloque à nouveau l'aide humanitaire à Gaza

Par  Quds News Network, le 2 mars 2025

Dimanche matin, le Premier ministre israélien  Benjamin Netanyahu a ordonné l'arrêt de toute aide humanitaire entrant à Gaza, marquant une violation claire de l'accord de cessez-le-feu en cours. Cette décision intervient après l'expiration de la première phase de l'accord de cessez-le-feu et fait suite à une tentative américaine de saper l'accord de cessez-le-feu en cours.

Le bureau de Netanyahu a déclaré que sa décision est due au refus du Hamas d'accepter le plan présenté par l'envoyé américain Steve Wittekov. Ce plan prévoit de prolonger la phase initiale du cessez-le-feu sans passer à la phase suivante, qui implique le retrait d'Israël de Gaza. En outre, Israël a clairement indiqué qu'il ne donnera pas son accord au maintien du cessez-le-feu tant que le Hamas n'aura pas libéré tous les prisonniers israéliens, en violation des termes de l'accord. Netanyahu a également prévenu que le Hamas risque de s'exposer à de nouvelles sanctions s'il persiste dans sa position.

Cette décision constitue une escalade significative et une violation directe des termes de l'accord de cessez-le-feu, qui devaient venir en aide à Gaza après plus de 15 mois de génocide israélien parrainé par les États-Unis.

Le cessez-le-feu comprend trois phases de 42 jours chacune, avec la participation de médiateurs égyptiens, qataris et américains. Cependant, le refus d'Israël de s'engager dans la deuxième phase des pourparlers, qui devait commencer le 3 février, a encore aggravé la situation.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a salué cette décision, soulignant la nécessité de continuer à affamer la population de Gaza jusqu'à la libération de tous les prisonniers israéliens. Il a encore durci le ton, appelant à la reprise des hostilités et au recours à des mesures drastiques contre Gaza, notamment en coupant l'électricité et l'eau.

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a également soutenu la suspension de l'aide humanitaire, la qualifiant de "bonne décision". Les propos incendiaires de Smotrich ont fait écho à ceux de Ben-Gvir, qui a appelé à une ligne dure à l'égard de Gaza et à un combat sans merci pour ce qu'il a décrit comme la "victoire totale".

Après l'annonce par Israël de l'arrêt de l'aide à Gaza, le vice-président de la Knesset, Nissim Vaturi, a 𝕏 publiquement appelé à bombarder les réserves de nourriture dans l'enclave assiégée :

"Les portes de l'enfer se sont-elles ouvertes ? Bombardez dès aujourd'hui les réserves de nourriture déjà introduites à Gaza !"

Le Hamas dénonce la décision qu'il qualifie de crime de guerre

En réponse aux violations commises par Israël, le Hamas a condamné la décision, soulignant qu'il constitue une violation scandaleuse de l'accord de cessez-le-feu. Le mouvement a déclaré que les actions d'Israël relèvent du "chantage" et constituent un crime de guerre, et a exigé l'intervention immédiate de médiateurs internationaux pour mettre fin aux mesures punitives d'Israël. Selon le Hamas, les manœuvres de Netanyahu tendent à imposer de nouvelles réalités politiques sur le terrain après l'échec de l'armée israélienne à atteindre ses objectifs au cours des 15 derniers mois.

Le Hamas a également souligné que Netanyahu tente de se soustraire à ses engagements en invoquant les propositions américaines visant à prolonger la première phase de l'accord de cessez-le-feu. Selon le Hamas, cette manœuvre constitue une tentative flagrante de court-circuiter les termes de l'accord.

La crise humanitaire qui sévit à Gaza a été exacerbée par les violations continues du protocole de cessez-le-feu par Israël. Selon certaines informations, entre le 19 janvier et le 11 février, l'armée israélienne a tué au moins 93 Palestiniens et en a blessé plus de 800. En outre, Israël a commis 269 violations de l'accord de cessez-le-feu, sous la forme d'incursions militaires, de frappes aériennes et de restrictions de l'aide humanitaire.

Droit international & crimes de guerre

La pratique consistant à utiliser la famine comme arme de guerre, notamment en bloquant l'acheminement de l'aide humanitaire, constitue une violation du droit international et un acte génocidaire. Les Nations unies ont explicitement condamné le recours à la famine comme tactique dans les conflits armés, la déclarant crime de guerre au regard du droit international humanitaire.

La résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies de 2018 et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale ont tous deux confirmé que priver délibérément des civils de ressources vitales constitue un crime de guerre. Ces agissements violent non seulement les droits des civils, mais sont également contraires aux principes des Conventions de Genève, qui protègent les non-combattants en période de conflit armé.

Alors que la situation continue de s'aggraver, la communauté internationale subit des pressions croissantes pour intervenir. Les organisations humanitaires ont tiré la sonnette d'alarme sur les effets dévastateurs du blocus sur les infrastructures déjà précaires de Gaza. Avec plus de deux millions de personnes vivant à Gaza, les conséquences du refus d'aide pourraient être catastrophiques, aggravant encore la crise humanitaire et poussant potentiellement la Résistance à riposter.

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